Jazz et blues (quelques mots)    
 
    Mot utilisé la 1re fois dans le San Francisco Bulletin le 6 mars 1913. Dans une chanson traditionnelle du Sud (années 1880), sa signification est plus proche de celle d'aujourd'hui (musique, danse).    
   
Quelques termes
   
 
    Batterie Comprend essentiellement une grosse caisse, une caisse claire, 2 caisses (toms) médium, une tom basse, une cymbale high-hat, une cymbale libre, et divers accessoires de percussion. Beat Battement, pulsation rythmique des temps d'une mesure. Two-beats Rythme à 4 temps (avec accentuation 1er et 3e ou 2e et 4e ). Four-beat Les 4 temps sont marqués. After-beat Accentuation des temps faibles. Be-bop ou bop Période du jazz liée aux années 1940 ; Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, Kenny Clarke, Max Roach. Évolution technique et rythmique par rapport au jazz " classique ". Big band Grand orchestre d'une quinzaine de musiciens surtout en vogue dans les années 1930 et 1940 (D. Ellington, C. Basic, J. Lunceford, B. Goodman, D. Gillespie). Block chords Bloc d'accords, accords groupés. Les deux mains unies martèlent le clavier en une succession d'accords. Blue Note (la note bleue) Intervalle caractéristique du blues. Tierce, quinte ou septième diminuée. Blues A l'origine, chant rythmant la vie quotidienne sur une base harmonique immuable de 12 à 16 mesures où se superposent mode majeur et mode mineur. Style perpétué sous forme folklorique ; Big Bill Broonzy, Lightnin' Hopkins, John Lee Hooker, B. B. King, Memphis Slim. Boogie-woogie Façon primitive de jouer le blues au piano en utilisant un tempo rapide. Accords d'accompagnement décomposés note par note sur un rythme " croche pointée - double croche " et des basses " ambulantes " ; Pine Top Smith, Big Macco Merryweather, Joshua Altheimer, Memphis Slim, Jimmy Yancey, Sammy Price, Pete Johnson et Albert Ammons. Break Courte phrase rythmique ou mélodique pendant une pause de l'accompagnement. Exemple : 4 premières mesures de Bugle Call Rag et chorus de trompette d'Armstrong dans Potato Head Blues.    
 
    Cajun Style particulier à la Louisiane. Chant Noirs : timbre de la voix moins métallique et claire, technique plus gutturale, attaque plus soudaine et forte, vibrato plus rapide et plus marqué, inflexions nombreuses. Chanteurs religieux (Mahalia Jackson, Sister Rosetta Tharpe) ; de " blues rural " (Blind Lemon Jefferson, Sleepy John Estes, Sonny Boy Williamson) ; de jazz (Jimmy Rushing, Louis Armstrong, Billie Holiday) ou soul (James Brown, Ray Charles, Stevie Wonder). Chicagoans Musiciens blancs de Chicago, influencés dès 1918 par le jazz de La Nouvelle-Orléans (Eddie Condon, Muggsy Spanier, Mezz Mezzrow, Bix Beiderbecke). Chorus (prendre un) Jouer en soliste pendant le nombre de mesures du thème de départ, ou, par extension, faire une variation en solo sur la structure harmonique du thème et plus particulièrement de son refrain. Cinquante-Deuxième Rue New York (entre 5e et 7e Avenue), où nombre de grands musiciens jouèrent dans de petits cabarets (Famous Door, Onyx Club, Jimmy Ryan's, Three Deuces). Coda Fragment musical qu'un orchestre ou un soliste exécute en conclusion d'un chorus final. Combo Petite formation (5 à 8 musiciens). Contre-point Juxtaposition de plusieurs lignes mélodiques indépendantes. Résulte de l'entrecroisement des 2, 3, 4 ou 5 parties mélodiques d'une improvisation collective. Cool " Frais " ou West-Coast. Vers 1950, s'oppose à l'expressionnisme be-bop (Miles Davis) et au jazz hot. Nombreux musiciens blancs (Stan Getz, Gerry Mulligan, Lee Konitz). Le hipster, fan de cool, précurseur des beatniks et des hippies, affecte une élégance décontractée et porte des lunettes noires (barrage contre le monde extérieur). Exemple : Lenny Bruce.    
 
    Dirty (jouer) Jouer avec âpreté, dureté, d'une façon arrachée, " méchante ", par opposition à " jouer joli ". La sonorité " growl " est l'effet " dirty " le plus employé. Dixieland États du sud des USA. Style des orchestres de jazz blancs qui ont assimilé à leur façon le style " New Orleans " des Noirs. L'un d'eux, l'" Original Dixieland Jazz Band ", effectua le 1er enregistrement de musique de jazz (février 1917). Drive (en français : poussée, impulsion) Puissance rythmique d'un soliste ou d'un ensemble.    
 
    East-Coast ou hard bop Réaction des musiciens noirs de New York contre le West-Coast trop mou et artificiel. Fox-trot Danse populaire de jazz. Avec tempo lent, c'est un slow fox ou unslow. Free jazz Jazz " libre " dégagé de toute règle harmonique et métrique pour retrouver une expression spontanée. John Coltrane fut un précurseur (O. Coleman, A. Shepp, C. Taylor, A. Ayler, D. Cherry, Sun Ra). Funky Forme du style East-Coast en plus violent. Apparaît vers 1957 (Jazz Messengers). Gospel song Chant religieux des Afro-Américains. Groove Exprime la perfection d'un climat musical, l'inspiration dans une interprétation donnée. Growl Effet de grondement ou raclement (cuivres et clarinette).    
 
    Hard bop Retour au jazz noir dans les années 1960 après la période cool (Jazz Messengers, Sonny Rollins, Horse Silver). Harlem Actuel quartier noir de New York, capitale du jazz après Storyville, La Nouvelle-Orléans (1900-17) et Chicago (1917-28). High hat Double cymbale de la batterie, actionnée par une pédale (" cymbale charleston "). Honky Tonk Nom des cabarets de La Nouvelle-Orléans fréquentés par les Noirs pauvres. Comprenaient piano, salle où l'on dansait et arrière-salle ou tripot. Hot " Chaud ". Musique, improvisation passionnée par opposition à straight.    
 
    Jam Session Réunion de musiciens improvisant. Jazz at The Philharmonie (JatP) Organisation créée par Norman Granz en 1942. Donna ses concerts au Philharmonie Auditorium de Los Angeles. Jazz rock Rencontre d'une instrumentation électrique héritée du rock avec le raffinement harmonique ou la subtilité d'expression hérités du jazz : John McLaughlin, Jean-Luc Ponty, Weather Report, ou les disciples de Miles Davis : Herbie Hancock, Chick Corca. Voir aussi col. c. Jive Argot des musiciens Noirs américains. Jug blowing Cruchon dans lequel on souffle (blues).    
 
    Lazy Jouer de façon " paresseuse ", détendue, sans effort apparent (Sweet Chariot de Duke Ellington). Low Down Façon de jouer " méchante " et " accablée ", s'appliquant au blues lent.    
 
    Mahogany Hall Ancienne maison close de Lulu White à La Nouvelle-Orléans. Mesure La plupart des morceaux de jazz comptent 32, 16 ou 12 mesures et se découpent en phrases de 8 ou 4 mesures. Minstrels Blancs qui, au XIXe s., parcouraient le sud des USA travestis en Noirs et interprétaient des chansons folkloriques.    
 
    Negro spiritual Psaume religieux afro-américain ayant subi l'influence du choral luthérien et du chant grégorien. Alternent en général un verset chanté en solo et un verset, toujours le même, repris en chœur. Né au cours de " prayer meetings " (prière en commun) dès le XVIIIe s. ; codifié au XIXe s. Mahalia Jackson. New Orléans Style lié aux débuts du jazz vers 1915 à La Nouvelle-Orléans. King Olivier, Jelly Roll Morton, Sidney Bechet, Louis Armstrong (à ses débuts).    
 
    Oua-oua (wa-wa) Genre de sourdine placée devant le pavillon d'une trompette ou d'un trombone et agitée de façon à modifier le son. Son similaire obtenu à partir d'une pédale d'effets sur la guitare électrique. Perdido Quartier noir de La Nouvelle-Orléans. Composition de Juan Tizol pour l'orchestre de Duke Ellington.    
 
    Ragtime Temps " déchiqueté ". Style de piano antérieur à la naissance du jazz. Très syncopé, 2, 3 ou 4 thèmes distincts de 16 mesures. Thèmes les plus connus : Maple Leaf Rag, King Porter Stomp et Carolina Shout de James P. Johnson. Rap Musique populaire afro-américaine apparue à la fin des années 1970 dans les ghettos du Bronx, de Brooklyn et de Harlem (New York).   Quid 2000, p. 406a. Revival " Renaissance ". Retour au style Nouvelle-Orléans après 1939-45. Rhythm and blues Forme populaire de jazz à partir des années 1950, fondée sur les harmonies du blues et l'importance du rythme. Louis Jordan, Erskine Hawkins, Ray Charles, James Brown, Bill Doggett, Ike et Tina Turner. Riff Courte phrase mélodique, répétée en général au long du chorus et jouée en section pour accentuer l'intensité rythmique. Riverboat Bateau fluvial du Mississippi sur lequel jouaient des orchestres noirs. Rock and roll voir col. b.    
 
    Salsa " Sauce ". Du nom d'une chanson composée par le Cubain Ignacio Pineiro, " Echale salsita ", en 1928. A partir des années 60, le mot a commencé à désigner des rythmes divers, guajira, bamba, cha-cha-cha, mérengué, boléro, guaguanco. Ruben Blades, dans les années 80, a introduit l'emploi des synthétiseurs. Seat Improvisation vocale faite d'onomatopées se substituant aux paroles originales. Shout (cri, interjection) Chants improvisés des Noirs au cours de cérémonies religieuses. Slap Claquement de la corde contre le bois de la contrebasse jouée pizzicato (jazz ancien). Soul music " Musique de l'âme ", musique noire des années 60, retour aux racines (gospel et blues). Par extension, musique vocale populaire noire des années 70. Tina Turner, Marvin Gaye, Stevie Wonder. Stomp Musique bien cadencée dans le jazz ancien. Stop-chorus La section rythmique ne scandant plus que les mesures, le soliste continue à jouer le chorus. Straight Joué d'après une partition. Style " droit ", opposé au " hot ". Swing Signifie la présence d'une véritable vie rythmique dans une interprétation. Naît d'une accentuation sur les temps faibles et d'une souplesse dans le jeu, d'un naturel qui font la différence entre un exécutant au jeu mécanique et un véritable jazzman. Eve swing (middle jazz) : période des années 30 ; avènement des grands orchestres (Duke Ellington, Count Basie), du saxophone ténor (Coleman Hawkins, Lester Young), évolution du jazz vocal (Ella Fitzgerald, Billie Holiday). Terme générique qui désigne aussi le style de jazz qui prévalait à la fin des années 30.    
 
    Washboard Planche à lessiver en tôle ondulée sur laquelle on racle les doigts garnis de dés à coudre pour produire une assise rythmique dans le vieux jazz. West-Coast Style pratiqué en Californie (San Francisco, Los Angels, etc.), surtout par des Blancs, vers 1953. Gerry Mulligan, Stan Getz, Lee Konitz, Shelly Manne, Jimmy Giuffre, Shorty Rogers. Work song Chant de travail des esclaves noirs.    
   
   
 
      Revues de Jazz : Jazz Hot : 20 000 exemplaires ; Jazz Magazine : 25 000 ; Jazz nan : 40 000.    
   
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